Un secteur indispensable dans un environnement évolutif 

Expert-comptable, président de la commission Secteur non marchand du CNOEC
Expert-comptable, commissaire aux comptes, président du comité Associations, directeur associé de Grant Thornton

Le poids des associations en France, et plus généralement de l’économie sociale et solidaire (ESS), est considérable. D’utile, cette économie est devenue indispensable, comme nous avons pu le constater durant la crise de la Covid-19, et plus récemment dans la santé et la lutte contre la précarité.

Les associations opèrent dans un environnement qui évolue constamment, ce qui nécessite donc des prises de décision de plus en plus rapides et déterminantes pour préserver leur pérennité. Ces dernières années, elles ont été très mobilisées : plans d’action de sortie de la pandémie, transition numérique, réformes législatives et réglementaires ­(on pense notamment aux dispositions du contrat d’engagement républicain), raréfaction des ressources, avec des enjeux sociaux importants mais aussi environnementaux de plus en plus prégnants… Les dirigeants sont donc sollicités en permanence afin de faire face à de nouveaux défis.  

D’autre part, les attentes en matière de gouvernance, de conformité et de transparence se sont accrues en raison des demandes, souvent légitimes, des parties prenantes. Ainsi, les donateurs et les financeurs exigent d’abord une gestion efficace des ressources, et de manière de plus en plus systématique efficiente. Les associations doivent aussi démontrer l’impact de leurs actions pour justifier du bien-fondé de l’utilisation des fonds dont elles disposent et convaincre les financeurs publics et privés de l’intérêt de leur apporter le soutien financier nécessaire, et ce, d’une manière pérenne.

La performance d’un projet associatif n’est plus appréciée seulement sous les angles financier et opérationnel, mais également en matière d’impact « sur la société » et les bénéficiaires ou les usagers ; dès lors, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer les résultats obtenus, l’efficacité des interventions et les changements positifs engendrés par les activités de l’association. Cela permet de démontrer l’utilité sociale et sociétale, voire environnementale, en fléchant un ou plusieurs des objectifs de développement durable (ODD). 

Ce numéro spécial de la RFC* consacré au secteur non marchand traite tous ces aspects, d’une manière non exhaustive. Comment maîtriser les contraintes de la conformité et en faire une opportunité ? Pourquoi engager une démarche de mesure d’impact et en faire un outil de reporting et de communication efficace ?  Comment mener et réussir une démarche RSO ? Comment adopter le contrat d’engagement républicain pour renforcer son projet associatif ? Comment encadrer et développer ses activités cultuelles ? Maîtriser les fonds de dotation et en faire un outil au service du mécénat ? Quel dialogue social au sein du CSE qui concerne aussi le monde associatif ? Comment renforcer sa gouvernance et impliquer les parties prenantes dans une démarche de labélisation ?

Chaque association étant unique, l’expert-comptable est le professionnel avisé pour construire des solutions adaptées à sa taille, à ses ressources, à ses domaines d’activité, bref à l’ensemble de son projet associatif, et contribuer ainsi à la robustesse de son modèle socio-économique.

Plus globalement, les acteurs de l’ESS sont au cœur des défis sociaux et écologiques, et les experts-comptables qui les accompagnent au quotidien sont des facilitateurs de solutions innovantes et adaptées, pour constituer, ensemble, une force de progrès social et écologique. Bonne lecture à toutes et à tous ! 

* Ce numéro sera disponible sur le stand du CNOEC, partenaire du FNAF qui se tiendra le 18 octobre 2023, au Palais des Congrès de Paris.

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