L’efficacité informationnelle des marchés (6) : risque et incertitude

Christian Walter
Titulaire de la Chaire Ethique et finance, Collège d'études mondiales, Fondation Maison des sciences de l'homme

Il est courant en économie ou dans le monde des affaires d’entendre faire la différence entre des situations dites “de risque“ et d’autres dites “d’incertitude“, d’opposer en fait le risque à l’incertitude. Cette distinction canonique provient de l’économiste Frank Knight (1885-1972) qui, en 1921, a écrit un ouvrage toujours cité depuis, et dont le titre est “Risque, incertitude et profit“. Knight voulait dire que les entreprises avaient à faire face à deux types d’inconnu. Un inconnu dans lequel il était possible d’affecter des probabilités aux différents scénarios du futur. C’est le cas du jeu de dés : on peut affecter une probabilité à chacune des six faces. La probabilité d’obtenir un chiffre donné (n’importe lequel) est 1/6 : environ 17 % (de chances). Et un autre inconnu, dans lequel ce n’est pas a priori possible. C’est le cas par exemple d’une urne qui contient des boules blanches et des boules noires mais dont on n’en connaît pas la proportion. Celui qui tire dans l’urne ne sait pas a priori quelles sont ses “chances“ d’obtenir une boule blanche. Il peut cependant par apprentissage se former une idée sur le contenu de l’urne, et dans ce cas, la probabilisation sera a posteriori possible. Il reste des cas où rien n’est possible, quand par exemple “l’expérience“ ne peut se répéter. Traduisons : certains environnements possèdent une structure économique qui permet de calculer des probabilités, d’autres non.



Le contenu auquel vous souhaitez accéder est réservé aux abonnés !

Approfondissez la question sur